« Du vieux avec du neuf » : la définition cruciverbiste de nonagénaire, naguère relevée par Perec, aurait pu servir de titre au propos inaugural de cette livraison. Ce fier slogan en bannière, on gravira avec Pierre-Barthelémy Gheusi une pimpante Tour Eiffel. Il faudra bien cela pour embrasser du regard les innombrables manifestations théâtrales qui célèbrent un Hugo inusable, ou pour apercevoir ces manuscrits de Rimbaud qui se dispersent çà et là. Mais voici qu’une compagnie de spectres se lève. Ephraïm Mikhaël montre ses vers ; Isolde meurt en boucle, déshabillée par ses dilettantes mêmes ; un appareil-photo est déposé sur les balances du jugement dernier, et toute une année de poètes tambourine aux portes du présent. Ainsi va l’histoire littéraire, tressant vie et trépas. Lecteur, ô nécromancien, claqueras-tu des dents au seuil de sa demeure ? Au vif, alors, de saisir le mort.

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