Si Histoires littéraires s’était dotée d’un comité scientifique, elle aurait pu s’en tenir à une figure anonyme, emblématique et paradoxale : celle de l’amateur exemplaire. Alors que l’époque pullule de spécialistes, on cultive ici le goût d’une certaine forme de connaissance, tout aussi savante, mais née d’une exclusive dilection pour la chose littéraire. Consacrer un numéro à Pascal Pia relève alors de l’évidence : modèle de l’amateur exigeant, précis et exact toujours, secret, discret jusqu’à l’effacement de l’œuvre personnelle, Pia fut aussi un initiateur, le passeur que toute honnête revue essaye d’être. Un homme, guère d’œuvre, voilà qui fait une curieuse matière pour une revue littéraire, et non dépouvue de mélancolie : les extraits, les souvenirs dessinent une silhouette mais manquent l’essentiel, la parole et ses méandres, qui marquent la personnalité plus sûrement qu’aucun portrait. La voix de Pia, on l’entendra dans deux entretiens inédits ; de si loin qu’elle vienne, elle éveille encore des envies de dialogue. Que reste-il du Symbolisme, du Surréalisme, dit-elle ? Illisibles !
Vraiment ?
Ouvrons le débat, ouvrez Histoires littéraires, allez donc rencontrer Pia…

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