La recherche théâtrale sur Internet

Ganaëlle Lacroix

Les zones de rencontre, voire de brouillage, qui caractérisent le champ des études théâtrales se retrouvent dans la nature des ressources en ligne : création et réception, actualité et critique dramatique, et réflexion sur l’écriture et la dramaturgie, plus généralement pratique et recherche se croisent. Au premier rang, et en un sens à la source de ces conflits de mitoyenneté, la question se pose de l’appartenance générique du théâtre, de ses frontières et de sa spécificité. Les pôles mentionnés fonctionnent sur le mode de l’interaction plus que de l’opposition, binaire ou non ; ces distinctions ne permettent donc pas d’établir nettement une partition des ressources en ligne. La cartographie des sites susceptibles d’intéresser la recherche théâtrale est irréductible à une typologie qui se dirait en termes de catégories mutuellement exclusives, l’hétérogénéité des sites, externe à un premier niveau, pouvant leur être interne. De multiples effets de brouillage se font jour, des passerelles se construisent sur différents plans entre ces perspectives – autant de strates qui se recouvrent imparfaitement.

Les sites destinés aux praticiens professionnels du théâtre ont des enjeux particuliers. N’étant pas destinés de prime abord à un public de chercheurs, et leur appréhension par ces derniers se faisant de manière oblique, ils constituent des témoins et des révélateurs : tout en fournissant l’apport de leurs ressources documentaires, ils permettent de s’interroger sur le rapport dynamique entre la création théâtrale et la réflexion sur le théâtre, sur les modalités du cumul des postures, et relativement à la nécessité intime du lien entre le questionnement esthétique et son ancrage sociologique, envisagé dans la concrétude d’une pratique.

Au-delà, s’interroger sur la nature des ressources disponibles en ligne pour la recherche théâtrale, c’est aussi se poser la question de leur spécificité. Sur un plan pratique, c’est se demander quels sont les types de sites récurrents. Mais il faudrait aussi penser ce qu’Internet, par sa nature et dans sa structure même, peut apporter à la recherche théâtrale – entendue à la fois comme quête de ressources et réflexion en ligne.

Brouillages

Le théâtre entre littérature et arts du spectacle

La diversité des ressources en ligne pour la recherche théâtrale va au-delà de l’habituelle partition entre documents, outils, répertoires divers et lieux d’échanges interactifs, et de la non moins usuelle distinction entre sites institutionnels, sites personnels, sites marchands, etc. Le problème de classement générique propre au théâtre apparaît explicitement sur Internet. Les modalités du partage de l’espace digital peuvent inscrire l’art dramatique, conventionnellement, dans une contiguïté dynamique avec les autres  » grands genres  » littéraires tels que la tradition les définit. Ainsi le Centre d’études du XIXe siècle français J. Sablé (1), portail des études dix-neuvièmistes issu de l’Université de Toronto, propose-t-il, aux côtés des archives Zola par exemple, un catalogue sur le théâtre romantique. Mais c’est plus généralement en association avec les  » arts du spectacle « ,  » performing arts « , que les ressources théâtrales en ligne trouvent leur place. Ce rapport problématique au champ littéraire et ses conséquences en termes de diversité des sites apparaît nettement lors d’une recherche sur Internet. Une simple requête sur Google France (2) avec le mot-clé  » théâtre « , outre qu’elle produit une masse considérable de résultats (3), est à cet égard éclairante : les sites présentés, ne serait-ce que sur la première page, sont, symptomatiquement, extrêmement hétérogènes. Y sont en effet indiqués, d’une part, deux grands répertoires de référence pour la recherche théâtrale en ligne, le Scott’s theatre-link.com et WWW Virtual Library for Theatre and Drama (5). Le premier, dû à Scott Naef, recense et commente près de 2000 liens, généralement anglo-saxons, qui explorent les arts du spectacle sous les angles les plus variés. Le second, maintenu notamment par Barry Russel de l’Oxford Brookes University, est l’un des plus riches répertoires de sites européens sur le théâtre. D’autre part, on trouvera sur cette première page un site d’actualité des théâtres londoniens et de billetterie en ligne (6), un autre donnant le programme des spectacles de danse à l’American Ballet Theater (7), etc. De plus, les catégories de référencement de ces sites par le moteur de recherche ne font jamais apparaître la mention  » literature  » : on a en revanche  » performing arts « ,  » arts and entertainment  » ou encore  » school time  » pour les  » kids and teens  » – en l’occurrence pour un site consacré au Théâtre du Globe (8), la sous-catégorie précisant d’ailleurs  » classics « .

Sur les signets de la BnF, de même, une recherche alphabétique à  » théâtre  » dirige l’internaute vers la section  » Arts du Spectacle « , sans que le passage de l’un à l’autre ne soit explicité. Un sous-titre qui devrait pourtant valoir tant en extension qu’en compréhension se donne comme une liste ouverte ( » théâtre, marionnettes, mime, théâtre de rue… « ), l’utilisateur étant de plus renvoyé à la danse et au ballet. Par ailleurs, une recherche sur les signets de la BnF  » littérature française  » ne donne, significativement, que de piètres résultats pour le théâtre : il n’apparaît pas dans la catégorie  » genres « , et une recherche par auteurs – pour le XXe siècle par exemple – ne fait pas une grande place aux dramaturges (9).

Dans la base de Jean-Pierre Lardy (10), qui permet la recherche selon la classification Dewey, on rencontre, sous la cote 790 ( » loisirs : spectacles, jeux, sports « ), beaucoup de sites consacrés au cinéma, mais aussi le Répertoire des arts du spectacle (11), base de données essentielle, en cours de réalisation, bâtie conjointement par le Département des Arts du Spectacle de la BnF et plusieurs directions du Ministère de la culture et de la communication. Ce nouvel outil de recherche recense l’intégralité des fonds en théâtre et arts du spectacle possédés par les institutions françaises, publiques et privées (bibliothèques, archives, musées).

Rencontres

Cette première ambiguïté catégorielle se complique d’un dédoublement des ressources théâtrales en ligne en fonction du public visé, praticiens ou chercheurs. Des points de passage apparaissent cependant à plusieurs niveaux.

Les sites institutionnels à destination des praticiens (syndicats professionnels, sociétés d’auteurs, etc.) conjuguent souvent questions professionnelles (administratives, légales, juridiques) et interrogations sur l’écriture et la pratique théâtrales contemporaines. Sur le riche site de la Société des auteurs et compositeurs dramatiques (SACD), rubriques pratiques pour les auteurs (statut, gestion des droits, liens vers les organismes professionnels, etc.) cohabitent ainsi avec des pages consacrées à l’actualité théâtrale, que complètent des dossiers thématiques (12).

Inversement, les sites d’étude du théâtre contemporain font une large place aux questions professionnelles concrètes. Ainsi la lettre d’information de theatre-contemporain.net (13) à l’image du site, présente-t-elle dans une première rubrique les nouveaux dossiers sur des spectacles mis en ligne sur le site, pour ensuite donner des  » annonces  » – spectacles, festivals, écritures ; recherches de contact ; offres ou demandes d’emploi ; formations. Sur le site de la Maison du Spectacle La Bellone (Bruxelles), le Cid (14), riche centre de ressources organisé en bases de données, fournit à la fois de la documentation de tout ordre sur les arts de la scène en Belgique et des services à destination des professionnels (15).

Autre point de rencontre, mais dans un tout autre registre, le site de Mouvement (16),  » revue indisciplinaire des arts vivants (théâtre, danse, arts visuels, musiques) « , associe aux chroniques et critiques de l’actualité théâtrale des dossiers thématiques et, surtout, une importante base de ressources (textes, sons, images, multimédia)(17) .

Mais les modalités de cette possible rencontre ne sont pas seulement de l’ordre de la cohabitation. Certaines ressources se caractérisent par leur polyvalence. Elles sont susceptibles d’intéresser à la fois le chercheur et le praticien, bien que localisées sur des sites à destination du second. Ainsi du Centre des auteurs dramatiques (CEAD) (18), fondé et dirigé par des auteurs, et qui vise à soutenir, promouvoir et diffuser l’écriture théâtrale québécoise et franco-canadienne : si les pages du site consacrées aux appels d’offre et aux événements concernent surtout les auteurs, auteurs et chercheurs se retrouveront dans l’accès en ligne à une importante base de données du Centre de documentation (pièces publiées ou inédites, ressources ayant trait à l’écriture comme à la production). Autre exemple, le site de la Chartreuse de Villeneuve-lez-Avignon, Centre national des Arts du spectacle, qui promeut recherches et rencontres autour de l’écriture dramatique contemporaine. Là encore, certaines pages sont consacrées à une présentation des résidences d’écriture organisées pour les auteurs et des différentes actions de défense et de promotion entreprises, mais une ressource non négligeable est offerte en la matière d’un répertoire des auteurs de théâtre contemporains et de leurs œuvres, créées ou inédites, depuis les années 1950. Actuellement près de 150 auteurs et 3000 pièces y sont recensés, mais, un fichier de 500 dramaturges étant en prévision, on attend avec intérêt le développement de cette base (19). Là aussi, la possibilité d’une recherche multicritère par auteur, genre, année de mise en scène, traduction, etc., mais aussi, par exemple, par nombre d’interprètes, en fait potentiellement un outil majeur pour le praticien comme pour le chercheur.

Le site du Centre national du théâtre français serait lui aussi susceptible de ce type de lecture à double détente, mais il ne consiste pour le moment qu’en une présentation des services du centre (20). L’existence de ces différentes passerelles entre pratique et recherche théâtrale en matière de ressources en ligne soulève en outre la question des acteurs du théâtre – le praticien au sens strict partage-t-il le poste de professionnel du théâtre avec l’amateur éclairé ou le chercheur ? Mais, on le voit, ces zones de brouillage ne préjugent pas de la richesse des informations accessibles.

Ressources

Répertoires de sites

Comme souvent, les signets de la BnF Arts du spectacle déjà évoqués constituent un bon point de départ (21) . Ces pages, maintenues par le Département du même nom, consacrent elles-mêmes, en une sorte de mise en abyme, une première catégorie aux répertoires de sites spécialisés. L’un d’entre eux, déjà relevé lui aussi, mérite particulièrement l’attention, le WWW-Virtual Library : Theatre and drama (22). Ce site anglais est l’un des répertoires majeurs pour le théâtre sur Internet, dans les domaines anglo-saxon et européen. La distinction du theatre (le théâtre comme lieu) et du drama (l’art dramatique, ou la pièce), annoncée en titre, se retrouve dans les liens recensés, qui renvoient à des universités, des revues, ressources et études accessibles en ligne, des listes de discussion et news groups, mais aussi des théâtres, des compagnies et des festivals (classés par pays)(23) . On consultera également avec profit le répertoire anglophone Artslynx International Resources, annuaire de sites américain aux ressources très diverses et à destination du public universitaire (24).

Par ailleurs, certains sites de recherche offrent des pages de liens particulièrement fournies, comme celui du laboratoire du CNRS sur les Arts du spectacle (dirigé par Béatrice Picon-Vallin) (25). Le carnet de sites commentés, nourri, bien structuré et faisant une place à des approches très diverses, est l’un de ses atouts majeurs (26). Les pages théâtre de remue.net (27) offrent également, entre autres richesses, un important répertoire de liens, centrés sur le contemporain.

Sites  » littéraires « 

Les signets de la BnF Arts du spectacle reprennent, outre les répertoires de sites spécialisés, les catégories suivantes :  » ressources pour les chercheurs « ,  » textes et auteurs « ,  » spectacles aujourd’hui « ,  » festivals  » et  » structures de création et de diffusion « . Les deux premières renvoient à quelques sites majeurs en matière de recherche théâtrale. Au premier rang de ceux-ci, on trouve Théâtrales (28) dû, depuis le 1er mai 1995, à André Bourassa, professeur au département de théâtre de l’Université du Québec à Montréal (UQÀM), et, jusqu’à sa récente disparition, à Barry Russel, de l’Oxford Brookes University. L’extraordinaire vitalité du Canada francophone en matière de recherche théâtrale en ligne doit d’ailleurs être signalée. Théâtrales offre un certain nombre d’outils (chronologie universelle, important glossaire du théâtre), ainsi qu’une  » bibliographie générale d’études théâtrales  » donnant les grandes références théoriques. Mais surtout le site propose en ligne une  » bibliothèque virtuelle d’hypertextes et de textes numérisés consacrés au théâtre français « , à lire et à télécharger, le plus souvent sous forme de liens.  » Hypertextes  » et  » textes intégraux à lire  » présentent un choix d’œuvres classiques ainsi que quelques textes rares du Théâtre de la foire de Paris (auquel Théâtrales consacre par ailleurs un dossier). Les  » textes à consulter  » sont constitués par la bibliothèque virtuelle du CNRS, disponible sur un  » miroir  » de l’Université de Chicago, et ne sont accessibles que ponctuellement (par appel d’un mot ou d’un thème). La section consacrée aux commentaires de textes ( » quelques commentaires socio-historiques en anglais « , disponibles à l’Université de l’Illinois à Chicago), est la plus pauvre.

Hormis celle de Théâtrales, une bonne bibliographie générale est téléchargeable sur les pages  » Espace culturel  » du Ministère des Affaires étrangères. Cette bibliographie de synthèse (auteurs et œuvres, histoire du théâtre, études génériques et thématiques, revues), rédigée par l’écrivain et critique Jean-Pierre Thibaudat, intéressera surtout les non-spécialistes(29) .

Les sites monographiques consacrés à des auteurs servent indéniablement aux études théâtrales comme aux autres domaines de la recherche littéraire. Ils n’en constituent cependant peut-être pas le type de ressources le plus spécifique et par conséquent le plus fécond. Les  » sites d’auteur  » ne vont en effet pas sans une certaine dimension patrimoniale, qui ne problématise plus l’appartenance générique du théâtre, mais l’inscrit d’autorité dans la littérature, comme l’un de ses genres canoniques. Conjointement, cette pratique contribue à déformer la perspective du champ au détriment de la production contemporaine.

Cela étant dit, les  » sites d’auteur  » sont nombreux, hétérogènes et très inégaux, comme pour l’ensemble de la recherche littéraire en ligne. L’internaute se reporta avec profit aux répertoires spécialisés du type auteurs.net (30) . Le site-moliere.com, qui offre notamment le texte intégral des pièces du dramaturge (31), est une référence en la matière. Un certain nombre de ces ressources en ligne sont dues à des sociétés savantes : ainsi le bon site sur Beckett intitulé The Samuel Beckett Endpage, riche de documents, est-il développé par la Samuel Beckett Society de l’Université de Californie (32). Mais des sites personnels sont également bien nourris et intelligemment construits – on en prendra pour exemple Jean Genet.Le site, donnant accès lui aussi à une biographie, une bibliographie, des actualités et des liens, mais également à des documents et à un forum(33) .

Bases de données

Les bases de données, diverses quant à leur perspective et à leur type de contenu, représentent une dimension importante de la recherche théâtrale en ligne, tant par leur nombre que par les perspectives qu’elles ouvrent : ces  » outils réflexifs « , qui constituent leurs propres champ de recherche et ressources, mobilisent des enjeux méthodologiques importants en matière d’études théâtrales.

On trouvera en effet des bases de données  » traditionnelles  » : le Répertoire des arts du spectacle déjà évoqué recense les fonds en théâtre et arts du spectacle possédés par toutes les institutions françaises, importante initiative dont le résultat actuel est disponible sur le site du Ministère de la Culture (34). Signalons également les pages de la Société internationale des Bibliothèques-Musées des Arts du Spectacle (SIBMAS) (35), qui proposent entre autres la cinquième édition (1996) du Guide mondial des musées et bibliothèques des arts du spectacle. En ce qui concerne les catalogues de collections spécialisées accessibles en ligne, il faut évoquer Bn-Opaline Arts du spectacle (36), en cours de réalisation, qui regroupe près de 50 000 notices. Ce catalogue de la BnF vise au recensement de manuscrits, programmes, recueils de coupures de presse, affiches, photographies, etc., notamment ceux des collections Pitoëff et Peter Brook. L’organisation spécifique de la base fait aussi son intérêt, puisque la recherche combinée (par auteur, metteur en scène, titre, date, salle, etc.) permet d’obtenir les notices des spectacles eux-mêmes, ces dernières renvoyant systématiquement aux descriptions des divers documents liés à l’événement. Le site de la New York Public Library : Library for the Performing Arts (37), une des plus importantes collections américaines sur les arts du spectacle, présente ses fonds et donne accès au catalogue général de la New York Public Library (CATNYP) (38), puisque, malheureusement, on n’y trouve pas de catalogue électronique spécifique pour les arts du spectacle, hormis la danse. Des ressources plus modestes, mais non dénuées d’intérêt, sont disponibles sur le site du Théâtre national de l’Odéon (39), qui permet d’accéder au catalogue de la Bibliothèque Jean-Louis Barrault (environ 80 000 notices, regroupant textes de pièces, programmes et documents audiovisuels divers). Notons que cette base est avant tout accessible sur le site du ministère de la Culture via la base de données MALRAUX (menu  » établissements « ) (40). Dans ce cas, on explorera aussi le fonds de la Direction de la Musique, de la Danse, du Théâtre et des Spectacles (DMDTS), disponible également sur cette base et qui offre des ressources complémentaires.

Au-delà, des sites tels que celui de la SIBMAS mettent l’accent sur la nécessité d’envisager information et document, en matière de recherche théâtrale, dans leur plus grande globalité. Cette société se consacre en effet, depuis 1954, à l’étude de l’usage des ressources documentaires dans le domaine des arts du spectacle et à la promotion des recherches, pratiques ou théoriques, abordant le champ sous cet angle. Aussi ce site, d’abord destiné aux professionnels de la documentation dans ce domaine spécifique, est-il là encore susceptible d’intéresser le chercheur, les ressources disponibles ouvrant des perspectives autres que strictement  » littéraires « . L’internaute y aura accès au programme des congrès internationaux organisés par la société depuis 1954, et surtout à la base des actes en texte intégral depuis 1988. De nombreuses communications, consacrées tant au costume qu’à la problématique de la captation ou à la question de la mémoire du spectacle sont dignes d’intérêt.

Dans cette perspective, sont disponibles en ligne, au-delà des bases traditionnelles, des bases plus intimement liées à la représentation théâtrale. Cette accointance particulière avec le spectacle se lit, sur le plan le plus évident, en termes de types de ressources, avant tout iconographiques. À ce titre, le site Spectacles du Grand Siècle (41)offre pour les XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles une importante banque d’images. Ce n’est pas la seule ressource de ce site encyclopédique fort riche, dont on peut seulement regretter qu’il ne soit accessible que sur inscription (mais gratuitement) : il propose textes en ligne, dossiers et liens conséquents, ainsi qu’un glossaire, une chronologie, un répertoire d’auteurs et une bibliographie. Pour l’Amérique du Nord, signalons également les pages de l’Atlantic Canada Theatre Site (ACTS) (42), hébergées sur le site de l’Université de New Brunswick et qui, dans l’objectif de faciliter les recherches théâtrales, notamment en histoire du théâtre au XIXe siècle (spécialement dans les Provinces atlantiques canadiennes), mettent librement à disposition de l’internaute des bases de données diverses. On trouvera ainsi sur ce site riche en ressources et documentations de toute sorte, des collections d’affiches de pièces issues des archives de plusieurs centres. Ce site présente de plus la Bibliography of Theatre History in Canada, une importante base de textes dramatiques et critiques numérisés et un calendrier électronique des représentations (43). Ce dernier point permet d’évoquer une autre forme d’information majeure pour les études théâtrales : tous les types de listes chronologiques (programmes, répertoires, etc.). Si les exemples sont légion, les sites des théâtres, en particulier, fournissent souvent ce genre de ressources : le Théâtre national de l’Odéon (44) donne la liste des pièces représentées depuis sa création en 1782, et la Comédie-Française celle de ses sociétaires depuis 1680 (45).

Mais, au-delà des ressources offertes, c’est le principe même de la base de données qui, parce qu’elle ouvre la voie à un type de recherche dynamique et non linéaire, hypermédiatique, dote cet outil d’une importance structurelle en termes de recherche théâtrale. Les bases de données permettent à la recherche en ligne de s’ouvrir effectivement à la représentation, ce qu’un site  » ressources « , descriptif (sans préjuger de sa qualité) ne saurait permettre. Le procédé même d’une recherche non pas alphabétique mais par mots-clés, permettant la combinaison des critères, conduit à une délinéarisation du texte dramatique dans une perspective que l’on pourrait rapprocher du fonctionnement dramaturgique. À ce titre, et même s’il sort du champ traité habituellement dans Histoires littéraires, il faut signaler un récent et essentiel apport à la recherche théâtrale en ligne : CÉSAR, le Calendrier électronique des spectacles sous l’Ancien Régime et sous la Révolution (46). Le lancement public de cette base de données, due notamment à Barry Russel, s’annonce comme un événement. En effet, ce projet a une dimension collective qui en fait une œuvre menée en collaboration et sans cesse mouvante. La base est consacrée au théâtre en France aux XVIIe et XVIIIe siècles (pièces, ballets, opéras, divertissements théâtraux). La masse des données réunies (informations sur plus de 120 000 représentations, 25 000 pièces, près de 2000 auteurs, plus de 800 lieux de représentation), ainsi que les nombreuses possibilités de recherche proposées (par noms de personnes, troupes, lieux, titres, etc.) en font un formidable outil. L’accent y est explicitement mis sur les enjeux de ce type de bases de données pour la recherche théâtrale en ligne et les ressources, accessibles librement, émanent initialement des travaux réunis de chercheurs tant américains que canadiens, anglais ou français, les auteurs du site encourageant vivement les nouvelles propositions de contribution.

Texte et image

Comme pour toute recherche littéraire en ligne, la question de la présence sur le réseau de textes numérisés en version intégrale, dramatiques ou critiques, se pose. Il y en a, et on a signalé en particulier les ressources importantes offertes par Théâtrales (47).

Cependant, en matières d’études théâtrales, le texte, qu’il soit ou non numérisé, ne suffit évidemment pas. Mais la grande variété des formes d’information disponibles sur Internet, texte, son, image fixe et animée, semble justement faire de ce médium un lieu propice à la recherche théâtrale. La possibilité de mise en ligne de différentes ressources d’ordre non textuel permet, en plein accord théorique avec le genre propre du théâtre, d’envisager celui-ci en tant qu’il est actualisé ou susceptible de l’être, au-delà de la partition textuelle. L’utilisateur du web se fait le praticien-spectateur de ce theatron digital où l’on voit et où l’on est vu.

En matière de  » théâtre virtuel « , on évoquera notamment le site Theatre-contemporain.net de l’association C.R.I.S (Créations et ressources internationales de la scène) (48), qui permet d’accéder à des extraits vidéo des représentations de spectacles créés récemment. Depuis juillet 2002, theatre-contemporain.net a même ouvert un site spécialisé, theatre-contemporain.net/tv/ (49), réservé aux documents audio et vidéo en relation avec les écritures et créations théâtrales contemporaines (extraits de spectacles, lectures, conférences, entretiens). Près de 200 documents sont déjà en ligne. Les structures de création et de diffusion théâtrales sont aussi partie prenante de cette démarche d’ouverture à la performance : ainsi le Théâtre de la Colline donna-t-il sur son site (50), à l’occasion de la manifestation Lire en fête, des lectures en vidéo d’extraits de pièces (mais aussi d’essais, de poésie, etc.) autour des auteurs de sa saison 2002-2003 (Serge Valletti, Michel Deutsch, Christine Angot, Martin Crimp, Olivier Cadiot, Antonio Negri). Très logiquement, la nature même de ces documents multimédia, et les possibilités de navigation entre eux, tendent à privilégier la création dramatique contemporaine.

Cependant, ces possibilités d’accès, sur Internet, au spectacle ainsi mis en vedette ne sauraient constituer un point d’aboutissement des ressources offertes en ligne à la recherche théâtrale. Certes, ces fonctionnalités représentent un formidable apport du web à la recherche. Mais c’est la notion même d’image qui n’est pas satisfaisante et qui incite à aller plus loin. Empreinte de connotations réceptives, elle met l’accent sur une dimension figurative ; suggérant et semblant faire droit, implicitement, à quelque processus de captation, elle ne laisse guère de place au spectateur et à son rôle exigeant et constitutivement actif – le processus de construction collaborative du sens faisant de la représentation, dans son unicité et sa singularité, un événement-avènement.

Échanges et collaboration

Une réflexion générale mettant en regard le principe hypertextuel et le théâtre ouvrirait sans doute des pistes intéressantes (51) . On pourrait ainsi envisager les modalités d’une possible analogie entre le fonctionnement complexe du signe théâtral et l’hypertexte qui, en délinéarisant, amène à une construction synchronique du sens. Cette réflexion théorique est trop vaste pour être menée ici, ses enjeux dépassant de beaucoup les limites de notre objet d’étude. Cependant, même dans ce cadre, un point mérite notre attention particulière : les possibilités de collaboration en ligne offertes à la recherche théâtrale. En effet, elles ne sont pas sans rappeler l’importance de l’échange entre la scène et la salle dans l’élaboration du sens scénique. Les diverses plates-formes d’échange proposées par un réseau du savoir solidaire et inter-agissant semblent aptes, structurellement et a priori, à constituer autant de lieux essentiels à la réflexion contemporaine sur le théâtre : revues électroniques, listes de diffusion et de discussion, forums, événements en ligne.

Spectateurs et gens de théâtre

Ce n’est pourtant pas sur les sites des théâtres que l’on rencontrera l’écho le plus fort, sur le réseau, à l’échange entre la scène et la salle. Ils ne transcendent que rarement une fonction de ressources, on l’a vu, quand ils ne sont pas de simples présentoirs de leur production. La Comédie-Française, par exemple, propose, en sus des informations sur la saison en cours, des ressources documentaires historiques d’importance. Mais le site ne donne par ailleurs que l’index et les sommaires des Cahiers et ne fonctionne par conséquent pas sur un mode interactif (52). En revanche, le développement de la critique dramatique en ligne participe des initiatives qui inscrivent le dialogue autour des écritures et pratiques théâtrales dans une perspective radicalement interactive. Ainsi le site Passion théâtre (53), consacré aux spectacles en France et en Belgique (depuis la saison 1997-98) offre-t-il indirectement matière à la réflexion : sa particularité est en effet que les critiques y sont assurées par les visiteurs du site et non par des professionnels de l’exercice – à l’image, sensiblement, de ce que fait Zazieweb avec ses  » Lectures des e-lecteurs (54) « . Ce type de projet, brouillant à un autre niveau la frontière entre professionnel et amateur, met au centre le rôle actif du spectateur dans l’émergence du sens théâtral, en en faisant un praticien du spectacle. Quant aux forums destinés aux professionnels de la scène, ils témoignent souvent d’une belle vitalité, et contribuent également à activer ce dialogue virtuel avec le public. On en prendra pour exemple les débats qui naissent parfois sur les pages de la SACD, déjà évoquée (55). Signalons également le dynamisme des forums de Babel-Web, répertoire de sites spécialisés conçu par l’Association Éclat (qui organise notamment le Festival international de théâtre de rue d’Aurillac) (56).

Forums scientifiques

Mais au-delà du champ de la chronique de l’actualité théâtrale, l’Internet scientifique offre des plates-formes susceptibles de permettre la mise en place d’une véritable co-recherche théâtrale en ligne. Les listes de discussion spécialisées constituent autant de lieux évidents mais particulièrement propices à sa réalisation. La liste de discussion francophone Quéâtre (Québec-Théâtre) (57), fondée par André G. Bourassa en 1994 et modérée depuis juin 2000 par Jean Gervais (58), est à ce titre l’une des plus importantes. Ce réseau de communication géré par l’Université du Québec à Montréal (UQÀM) envisage les arts de la scène selon des perspectives diverses et très ouvertes. Pour reprendre le texte du message que reçoit l’internaute lors de son inscription à cette liste, un de ses objectifs  » est de permettre un dialogue en français sur le théâtre de tout temps, de tout lieu, sous toute forme (performance, rituel, spectacle interdisciplinaire), selon toute approche (esthétique, histoire, pédagogie, psychologie, sémiologie, sociologie) et dans toutes ses composantes (architecture, dramaturgie, jeu, mise en scène, scénographie) « . Les archives des débats depuis la création de la liste sont accessibles en ligne, y compris aux non-membres (59) . Quéâtre gère également un répertoire de liens théâtraux, les sites recensés pouvant d’ailleurs être dus à certains des membres de la liste eux-mêmes (60). Cette liste, qui se veut avant tout un espace de discussion et non un lieu de diffusion d’informations, reprend uniquement des annonces d’intérêt général (colloques, publications, etc.), et non celles destinées plus spécifiquement aux professionnels (emplois, stages, etc.). Cependant, elle est ouverte aussi bien aux créateurs, praticiens, penseurs ou théoriciens du théâtre qu’aux chercheurs, et c’est cette volonté d’un dialogue commun qui en fait un lieu fécond pour la recherche.

La jeune liste française Dramatica, hébergée sur le site de Fabula (61), prend de l’ampleur et de la maturité, devenant ainsi peu à peu, elle aussi, un outil important. Elle conjugue, elle, objectifs de diffusion et discussion, tout en s’ouvrant à toutes les perspectives et approches de l’étude des arts de la scène (essentiellement dans le domaine francophone). Au-delà de la traditionnelle optique d’aide solidaire à la recherche par la communication d’informations diverses, l’accent est mis sur les possibilités d’échanges et de débats en ligne, là aussi  » quels qu’en soient l’objet (auteurs et œuvres, genres et formes, mise en scène et réception, texte et image, etc.) et l’approche (philosophique, comparatiste, dramaturgique, esthétique, historique, scénographique, sémiotique, sociologique, etc.)  » (62).

Les forums de discussion thématiques jouent aussi un rôle important dans la dynamique de recherche qui s’alimente et se construit sur le réseau. Theatre-contemporain.net ménage ainsi des espaces ouverts aux débats en ligne (63). Certaines des revues électroniques spécialisées, lorsqu’elles revendiquent ce type de démarche, donnent également lieu à un développement fécond de la recherche et de la réflexion théâtrales en ligne. Parmi les initiatives récentes, la toute jeune revue L’Insensé, créée en février 2001, en fournit un exemple intéressant (64). Sous-titrée  » Nouvelles Recherches théâtrales « , cette revue de réflexion non académique sur le théâtre contemporain est éditée par l’Après Villenoise ? Théâtre mais animée en partie par des chercheurs. Elle se veut le lieu d’une prise de parole forte sur le théâtre et ses engagements, et consacre chacun de ses numéros à une question spécifique ( » Pratique vs théorie « ,  » L’Illusion « , etc.). La revue donne par ailleurs des  » notes  » consacrées à des spectacles ou à des institutions ; elle en appelle explicitement à la collaboration des internautes et à une construction hypertextuelle de la réflexion. Certains sites font, quant à eux, naître cette collaboration hors de ces cadres codifiés de l’échange – ainsi les pages remue.net qui sont consacrées au théâtre donnent sur l’écriture dramatique contemporaine, dans le menu  » Textes et auteurs « , une construction mouvante d’interventions, dialogues, réflexions vivantes sous diverses formes et de divers ordres (65).

Ce sont là autant de lieux d’élaboration active du sens, bâtis sur le principe d’une  » hypermédiation « , définie comme un  » espace techno-culturel singulier où commercent auteurs et récepteurs par programmes-outils interposés (66) ». Cette  » percolation  » de la réception et de la création (67) investit autant qu’elle stimule la réflexion et la recherche dramatiques contemporaines dans un sens peut-être lui-même théâtral.

Les perspectives les plus fécondes pour la recherche en ligne pourraient ainsi résider dans le développement d’une véritable  » hyper-recherche « , dramatisée et scénographiée sur la scène, ou méta-scène, des écrans en réseau. Le principe hypertextuel, pensé à l’image du nœud dramatique, aurait encore beaucoup à apporter aux études sur le théâtre. Le lien entre création et recherche théâtrale apparaît ici avec une acuité particulière, non parce que ce type d’interrogations serait indissociable d’une pratique contemporaine, en train de se faire, mais parce que le lien lui-même est encore à penser. Plus largement, l’exploration des possibilités de la recherche théâtrale en ligne ne peut donc s’inspirer qu’avec profit des réflexions sur l’apport des concepts informatiques à l’écriture théâtrale (68).

NOTES

1.www.chass.utoronto.ca/french/sable

2. www.google.fr

3. Environ 8 930 000 à la fin novembre 2002.

4. www.theatre-link.com

5. http://vl-theatre.com

6. London Theatre Guide – Online : www.londontheatre.co.uk/

7. www.abt.org/

8. www.rdg.ac.uk/globe/

9. Un site sur Beckett (The Samuel Beckett Endpage, de la Samuel Beckett Society de l’Université de Californie, http://beckett.english.ucsb.edu), le Web Camus (http://webcamus.free.fr), les sites de la Société Marguerite Duras et de la Société Jean Genet (www.swan.ac.uk/french/duras/ ; www.twics.com/~berlol/genet98a.htm), ainsi qu’un site personnel sur le même auteur (www.jeangenet.org/), Nathalie Sarraute. Œuvres complètes (perso.wanadoo.fr/belloeil/sarraute.html), et enfin un site personnel dû à Roberto Savia consacré à Sacha Guitry (www.chez.com/robysavia).

10. DADI : Répertoire des bases de données gratuites sur Internet (qui recense aussi des images et des photographies, mais ne reprend pas les bibliothèques). On le trouve sur le site de l’URFIST (Unité régionale de formation à l’information scientifique et technique) de Lyon, hébergé par l’Université Claude Bernard-Lyon 1 : urfist.univ-lyon1.fr/gratuits/index.php

11. www.culture.fr/documentation/spectacl/pres.htm

12. www.sacd.fr/

13. www.theatre-contemporain.net

14. Centre d’information et de documentation Théâtre.

15 . www.bellone.be/. Le catalogue de la Bibliothèque des Arts du spectacle de la Bellone est également accessible en ligne.

16. www.mouvement.net

17. Plus de 2000 références.

18. www.cead.qc.ca

19.www.chartreuse.org:8001/repert.scan

20. www.cnt.asso.fr/

21.www.bnf.fr/pages/liens/asp/asp.htm

22. vl-theatre.com/.

23. Pour reprendre la description offerte par les Signets de la BnF.

24.www.artslynx.org/theatre/index.htm

25. www.ivry.cnrs.fr/artsduspectacle/index.html

26. Il est construit selon les catégories suivantes : Généralités : enseignement, éditions, festivals, portails et critiques on-line, programmation, ressources documentaires, revues spécialisées ; thèmes : auteurs, marionnettes, metteurs en scène, Renaissance, théâtre africain, théâtre de rue.

27.www.remue.net/theatre/liens.html : auteurs contemporains, écritures d’aujourd’hui, théâtres en ligne, revues, éditeurs, publications, vie professionnelle, etc.

28. www.er.uqam.ca/nobel/c2545/index.html ; l’adresse www.theatrales.uquam.ca, récemment annoncée, ne semble pas être encore en service.

29. www.adpf.asso.fr/ adpf-publi/folio/theatre2/ theatre2SF.htm. Ces pages sont la mise en ligne d’un livret dû à Jean-Pierre Thibaudat et édité par l’ADPF. On y trouvera aussi un panorama de l’écriture et de l’édition théâtrale depuis l’après-guerre ( » Tribulations de l’écriture dramatique en France « ) ; le livret donne également les coordonnées d’un grand nombre d’organismes (éditeurs, revues, bibliothèques, centres de documentation).

30. www.lire.fr/leweblitteraire/

default.asp/idR=242

31. http://site-moliere.com. Ce site est dû à Philippe Parker ; il est accessible en français et en anglais.

32.http://beckett.english.ucsb.edu/

33. www.jeangenet.org/

34.www.culture.fr/documentation/

spectacl/pres.htm.

35. www.theatrelibrary.org/sibmas/sibmas.html.

36. www.bnf.fr

37.www.nypl.org/research/lpa/lpa.html

38. www.nypl.org/catalogs/index.html

39. www.theatre-odeon.fr/public/biblio/ft_bi_00.htm

40. www.culture.gouv.fr/documentation/malraux/pres.htm

41. www.georgetown.edu/spielmann/opsis.htm

42. www.lib.unb.ca/Texts/Theatre/

43. Là encore, au XIXe siècle et dans les Provinces atlantiques.

44. www.theatre-odeon.fr

45. www.comedie-francaise.fr

46. www.cesar.org.uk/cesar2/

47.www.er.uqam.ca/nobel/c2545/biblio.html

48. www.theatre-contemporain.net .

49. www.theatre-contemporain.net/tv/

50. www.colline.fr/

51. Pour une réflexion similaire à propos de la musique, voir par exemple Alain Bonardi, Francis Rousseau,  » Quelques métaphores musicales de l’hypertexte « , Hypertextes, hypermédias et Internet : réalisations, outils, méthodes, actes de la Cinquième Conférence internationale H2PTM’99, Université Paris-VIII, 23-24 septembre 1999, sous la direction de Jean-Pierre Balpe, Alain Lelu, Stéphane Natkin, Imad Saleh, Paris, Hermès Science Publications, 1999, pp. 133-143. Y sont discutés les enjeux d’une transposition des principes de l’hypertexte pour la musique, qui dépasserait la question des (res)sources-fichiers pour interroger les modalités inédites possibles, non seulement de nouvelles formes d’écriture musicale, mais aussi de lecture et d’écoute.

52. www.comedie-francaise.fr. Il s’agit notamment de la liste des sociétaires par année depuis 1680, déjà évoquée. On trouvera pas ailleurs sur ce site, à l’adresse www.comedie-francaise.fr/glossaire/idx_glos.htm, un glossaire assez technique ( » costumier « ,  » pensionnaire « ,  » rampe « ,  » régie « ), même s’il intègre aussi des définitions de genres et des mouvements.

53. www.passion-theatre.org/

54. www.zazieweb.fr

55. www.sacd.fr/

56. www.babel-web.net

57. queatre@uqam.ca.

58. Professeur à l’École supérieure de théâtre de l’UQÀM.

59. www.er.uqam.ca/listes/arc/queatre/

60. www.er.uqam.ca/nobel/r22256/queatre.html

61. dramatica@fabula.org. Administrée par Thomas Parisot et Éloïse Lièvre, Dramatica est née d’un partenariat entre le Centre de recherche sur l’histoire du théâtre de l’Université Paris IV Paris-Sorbonne, dirigé par Georges Forestier, et Fabula, portail des études littéraires et centre de recherche sur la théorie de la fiction. Informations disponibles à l’adresse www.fabula.org/listes/dramatica/.

62. Là aussi selon le texte de présentation des objectifs de la liste du message d’accueil.

63. www.theatre-contemporain.net.

64. www.apresvillenoise.free.fr/plateaux/plateaux.html

65. www.remue.net/theatre/intervenir.html

66 . Jean-Louis Weissberg,  » Entre production et réception : l’hypermédiation, une mutation des savoirs symboliques « , op. cit., pp. 185-197. L’hypermédiation y est définie en outre par son statut intermédiaire permettant d’expérimenter des  » agencements inédits  » entre les postures de l’écrivain et du lecteur, dans le cadre d’une continuité de la position de production-création à celle de réception (p. 186).

67. Jean-Louis Weissberg, art. cit. La  » percolation  » lie sans ruptures production et réception mais ne les confond pour autant pas :  » Au terme de ces entrelacements, réception et production hypermédias s’enchaînent sans se confondre, comme se font écho lecture et écriture. Fondamentalement, les activités de réception et d’expression se couplent dans les environnements mus par l’informatique. Tendance fondamentale qui pousse à accroître, parmi les usages du réseau, ceux qui tendent à la production d’hyperdocuments  » (p. 194). . Sur ce sujet, on trouvera un bon article de synthèse d’Alain Vuillemin,  » Concepts informatiques et écritures théâtrales « , sur le site Astrolabe, dû à Michel Lemaire et hébergé par l’Université d’Ottawa, dans l' » Encyclopédie de la recherche littéraire assistée par ordinateur  » (www.uottawa.ca/academic/arts/astrolabe)